Un chiffre sans contexte ne veut rien dire. Pourtant, 87 % des motards affirment saluer systématiquement leurs pairs sur la route, tous modèles confondus. Face à ce consensus, une question agite la communauté : pourquoi les motards BMW semblent-ils parfois s’en affranchir ?
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Le salut motard : une tradition qui interroge
Le salut motard ne se résume pas à une simple politesse. Sur la route, il s’impose comme un langage silencieux, une poignée de main lancée à distance, entre personnes qui partagent la même passion. Que ce soit deux doigts levés, un geste furtif, ou même un petit mouvement du pied pour les plus aguerris, les formes varient, mais la signification demeure. Propulsé sur le devant de la scène par Barry Sheene dans les années 70, avec son fameux « V » de la victoire, ce geste s’est enraciné jusqu’à devenir un vrai signe de reconnaissance motarde.
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Pour la fédération française des motards, ce salut a valeur de symbole. Il gomme les clivages, fédère au-delà des différences de monture ou de cylindrée, sportive, trail ou roadster, tout le monde peut faire partie du cercle, ne serait-ce que quelques secondes. Pourtant, sur certains axes, ou au sein de groupes attachés à une marque en particulier, les codes semblent se dissoudre. Parfois par choix, parfois par indifférence, parfois simplement parce que l’instant ne s’y prête pas.
Et les aléas du quotidien complexifient parfois l’exercice : pluie dense, embouteillages à perte de vue, ou nécessité de garder ses deux mains sur le guidon. Même ainsi, ce rituel continue de réunir la confrérie des amoureux de la moto. Rouler en BMW ou sur tout autre modèle n’empêche pas d’y prendre part : pour beaucoup, cet échange garde sa place, discrètement mais sûrement, dans le fil de la route.
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Motards BMW : mythe ou réalité d’une réputation à part ?
Il suffit d’écouter les conversations en bord de route pour le constater : la réputation du motard BMW revient régulièrement sur le tapis. On lui prête une réserve marquée, voire un certain détachement. La légende s’entretient, relayée par les récits de toutes sortes : sur les forums, dans les discussions, dans les souvenirs échangés lors des pauses au sommet des cols, le sujet revient sans cesse. Les pilotes BMW salueraient moins que les autres ; le détail ne passe jamais inaperçu.
BMW s’identifie à une philosophie du deux-roues axée sur la technologie de pointe, le confort issu du haut-de-gamme et toute une série d’options taillées pour le voyage. Les prix suivent, et avec eux une communauté parfois perçue comme élitiste. Pour certains, rouler BMW s’accompagne d’une approche plus posée, plus distante : l’impression, réelle ou supposée, de former un groupe à part.
À cela s’ajoutent des éléments très concrets. Sur les GS ou RT par exemple, le pilote domine la route, protégé derrière un large carénage ; dans ces conditions, la gestuelle se veut moins démonstrative, parfois restreinte à un simple geste ou à un regard appuyé, surtout lorsqu’on circule en zone urbaine. Le profil des possesseurs de BMW joue aussi : souvent plus expérimentés, parfois plus âgés, ils privilégient la sobriété à la ronde des signes flamboyants.
Faut-il alors s’étonner ? Non : derrière les stéréotypes se dessine une mosaïque de comportements. Beaucoup de motards BMW continuent de saluer, y compris si le geste se veut discret ou adapté à la situation. Le style allemand ne fait pas disparaître l’esprit de camaraderie ; il le nuance, parfois il l’habille de retenue.
Pourquoi certains motards BMW ne saluent-ils pas ? Les facteurs en jeu
Pour comprendre l’attitude de ceux qui roulent BMW, il faut regarder de près plusieurs réalités concrètes. Voici les causes principales qui influencent le salut, ou son absence :
- Localisation : Dans la région parisienne, la circulation dense et la présence massive de scooters rendent difficile l’identification d’un autre motard. À basse vitesse, la priorité est à la vigilance, pas au rituel.
- Culture de marque : BMW accentue le goût du voyage, du confort et de la discrétion. Les longs trajets, la concentration sur la route et la panoplie technologique n’aident pas à multiplier les gestes ostentatoires.
- Population : Les motards BMW affichent une moyenne d’âge plus élevée. Le salut peut devenir une affaire de circonstance, plutôt qu’une habitude systématique ; la préférence va parfois à un hochement de tête ou à un signe plus sobre.
Cette question ne se pose pas de la même façon partout. L’abondance des motos en certains lieux dilue la portée symbolique du salut. Sur Internet ou dans les clubs, les retours le confirment : chaque région, chaque génération, adapte le geste à ses codes. Sous des formes nouvelles, il continue d’exister.
Regards croisés : ce qu’en pensent les motards et la communauté
La discussion fait rage dans la sphère motarde : doit-on toujours saluer ? Le sujet déchaîne les passions, en particulier chez les possesseurs de BMW. Les contributions foisonnent, les avis divergent, et chacun y va de son témoignage ou de sa théorie.
Pour illustrer l’éventail des points de vue, on retrouve notamment ces positions :
- Certains tiennent la solidarité pour précieuse. Pour eux, perpétuer le salut relève d’un engagement, d’une fidélité à l’esprit motard, peu importe le modèle ou la marque.
- D’autres soulignent que la route a changé : l’afflux de nouveaux modèles, la généralisation du scooter, la diversité des profils brouillent les codes d’autrefois. Le salut devient plus sélectif, plus contextuel.
Les associations rappellent régulièrement le sens de ce geste : il s’agit avant tout de respect et d’appartenance. À Paris, des motards évoquent une ambiance un peu froide ; à Lille ou sur les routes du sud, la tradition reste très vivace, davantage ancrée.
Un motard rencontré en pleine nationale résume la situation à sa façon : « Quand une GS ou une RT croise ma route, c’est toujours appréciable. Le salut existe, il s’adapte : tantôt un V classiquement dessiné, tantôt un simple regard. » Ce qui compte finalement, c’est la reconnaissance, même silencieuse. La route, elle, ne choisit pas ses alliés : elle relie celles et ceux qui savent se saluer, ou au moins se respecter, sans chercher à imposer de règle universelle.