Assez discret sur le marché automobile mondial depuis 2008, Ford travaille en silence pour renouveler sa gamme mondiale. La mode étant aux véhicules premium, le constructeur américain va proposer son interprétation, évitant soigneusement le modèle « made in Germany » dont VW est le symbole.
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Lors de ce Salon de Francfort 2013, Ford Europe a présenté un concept autour de la Mondeo, la Vignale Concept. Cette tentative est considérée comme la proposition d’un constructeur de voitures de masse afin de séduire une clientèle aisée. Ainsi, Vignale est l’équivalent de la future Initiale Paris de Renault, mais encore loin des DS de PSA/Peugeot-Citroën. Cette « finition » devrait permettre à Ford de séduire une clientèle haut de gamme, selon le service Marketing de la marque. Les modèles Vignale seront 10 à 15 % plus chers que les autres. À terme, le label devrait représenter 10 % des ventes de Ford en Europe d’ici 2018.
L’autre chantier de Ford est la marque Lincoln. Après avoir abandonné Mercury il y a quelques années, le constructeur américain se concentre désormais sur sa marque luxe. Notons qu’avant de lancer le label Vignale, Ford avait envisagé d’importer une gamme Lincoln spécifique en Europe. L’idée a été abandonnée, d’autant que le chantier est important. Ford a embauché Mark LaNeve, l’homme qui a relancé Cadillac il y a 10 ans. Un signe de volonté.
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Aujourd’hui, Lincoln est négligeable sur l’échiquier Ford. Autrefois capable de vendre 200.000 voitures, elle n’écoule que 82.000 véhicules actuellement. Trop peu. Ainsi, l’objectif est de s’inspirer de Cadillac et d’oublier le premium allemand comme référence. Place au style et à une gamme inspirée de Lexus et paradoxalement de Jaguar (ancienne marque du groupe américain).
Lincoln se présente désormais comme une voiture d’un luxe différent. Anticonformiste et absolument pas bling bling. Ford vise à réaliser une Lexus plus fun et moins rigide. Surtout que la filiale de Toyota est en train de s’imposer dans le secteur de l’hybride, une technologie dont Lincoln souhaite aussi faire sienne sur le marché américain. À terme, le premium américain de Ford doit retrouver son niveau de l’époque Mercury-Lincoln, soit 500.000 ventes annuelles. Un objectif réalisable selon les analystes.
D’ici 2020, le groupe Ford souhaite produire 650.000 à 700.000 véhicules premium afin de soutenir sa croissance et conforter sa position sur les marchés américains et européens, en forte concurrence. Le pari est risqué, probablement à rebours, mais osé.
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