Mercredi 29 Février 2012, le groupe français Peugeot -Citroën officialise son alliance avec le géant américain Général Motors. Le groupe américain entre à hauteur de 7% dans le capital du français.
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Une alliance qui n’est pas du goût du tout le monde. Dans les 24h qui ont suivi l’annonce, les cours de bourse des deux constructeurs ont plongé, tandis que les syndicats dans les usines françaises de PSA s’inquiètent outre mesure de cette incursion américaine dans une société historiquement familiale (la famille Peugeot détient entre 45% du capital du groupe). Depuis, deux jours, les tentatives pour calmer les esprits sont visibles. Dans le Figaro d’aujourd’hui, Robert Peugeot affirme que Général Motors « obtienne un siège au conseil d’administration de PSA, car les deux constructeurs vont rester concurrents. Il s’agit d’abord d’un accord industriel qui permet d’envisager une croissance durable pour le groupe. » Autre détail, GM ne peut pas monter au-dessus de 7% du capital durant la durée de l’alliance qui est de 10 ans. Ce qui devrait rassurer les marchés.
En réalité, l’accord est stratégique pour PSA. Confronté à la prédiction de 2008 qu’il faut être un gros constructeur pour réussir aujourd’hui, le groupe français est un nain (3,5 millions de voiture produite), face à un groupe Volkswagen par exemple (8.5 millions environ de voiture en 2011). Ayant habillement contourner les fusions des années 2000 via des accords techniques (avec FIAT, FORD, BMW, Toyota et Mitsubishi). Le futur de l’automobile nécessite un plus important impact dans la recherche et développement. Fort de 2,3 milliards d’euros de budget, il est tout de même loin des 4 ou 5 milliards des autres constructeurs. GM dispose de 5,2 milliards d’euros de budget R&D, ce qui ensemble serait de 7,5 milliards d’euros. Un géant qui pourra faire face au changement politique et marketing du monde de l’automobile de demain.
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Mais, c’est surtout un avantage pour l’américain. GM doit renouveler ses plates-formes techniques à l’horizon 2016 pour rester compétitif sur le marché européen. En effet, ses modèles actuels sont le fruit de la précédente alliance (échec) avec le constructeur FIAT (entre 2000 et 2005). La Corsa dispose de la même plate-forme que la Grande Punto par exemple. Il n’est pas impossible que la prochaine Corsa soit développée sur la base de la 208 par exemple.
Tout comme il n’est pas impossible que certaines Peugeot ou Citroën soient produites en Allemagne ou des Opel en France. Ce matin, à l’antenne de la radio RTL, Philippe Varin, PDG de PSA n’a pas exclu cette possibilité. Afin de maximiser les gains de production des plates-formes.
PSA réalise encore 38% de sa production dans ses usines françaises. Mais ses dernières sont en surcapacités et organisés en fonction des plates-formes. L’accord GM – PSA est une réponse à ce problème.
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